La spéculation, un danger « réel » ?
Spéculer consiste à acheter, généralement en bourse, une quantité d’une marchandise (un actif), en prenant le risque d’une volatilité inverse à celle qui est attendue, dans l’espoir que son prix montera par la suite, pour être vendu avec profit. La spéculation joue par conséquent, un rôle d’accélérateur des hausses ou des baisses qu’enregistre la valeur des actifs. Elle est généralement appelée économie « irréelle », en opposition avec l’économie « réelle » ou « physique », car elle est basée sur des risques et des hypothèses. Le mot spéculation est souvent condamné moralement. Cette condamnation a-t-elle des raisons convaincantes ?
La spéculation peut toucher différents secteurs. On a par exemple la spéculation financière qui touche les titres de propriété et de créances, la spéculation monétaire concernant les changes et les taux d’intérêt, la spéculation foncière, la spéculation immobilière, et la spéculation sur les œuvres d’art et celles de collection.
Effets de la spéculation
L’effet de la spéculation sur les prix est contesté. Certains économistes affirment qu’elle a des effets stabilisants ou engendrant peu de volatilité, d’autres pensent qu’elle est déstabilisante, voire source de crises.
La spéculation apporte des fond pour financer l’investissement grâce à la bourse, et favorise la prise de risque, nécessaire pour les affaires. Lorsque le prix d’un actif est déterminé par des mécanismes économiques stables, elle introduit juste un peu de variation dans l’évolution des prix, sans grand impact. Mais lorsque ce n’est pas le cas, la spéculation peut se révéler très déstabilisante et peut même engendrer des catastrophes économiques.
La nature même de la spéculation et les besoins et demandes « fictifs » qu’elle crée, constituent souvent un problème en soit. C’est une activité économiquement parasitaire, dans le sens où elle ne peut exister que sur la marge d’une autre activité et en rapport avec ses fluctuations. C’est une activité économiquement non productive, car elle ne crée pas de valeur supplémentaire dans la société. Au contraire, elle lui coûte de l’argent pour financer ses opérations, et ne fait en réalité que redistribuer les richesses déjà existantes.
Elle est une activité socialement nuisible à la vie communautaire, dans le sens où elle fait la richesse de certaines personnes sur la base de l’appauvrissement d’autres. Elle encourage à l’individualisme qui défragmente la société peu à peu et elle représente un danger pour toute l’humanité, un danger qui grandit chaque fois qu’elle élargit son champ d’activités qui risque de plus en plus de créer des crises ingérables à cause de leur gravité.
Les mesures de lutte contre la spéculation
Les mesures de lutte contre la spéculation dépendent du secteur qu’elle touche.
Au sein du secteur financier par exemple, plusieurs opérations compliquées de spéculation, essentiellement les produits dérivés financiers qui sont des instruments permettant des spéculations extrêmement profitables, doivent être sévèrement contrôlées par l’état, voire même interdites dans certains cas, qui touchent par exemple à un produit de base dans la société.
Il faudra aussi interdire aux banques de jouer plusieurs rôles à la fois (spéculatrices, donneuses de prêts, dépositaires, garantes…), pour réduire les risques liés à chaque secteur.
En ce qui concerne les autres secteurs, le contrôle est beaucoup plus difficile mais on peut tout de même interdire la monopolisation ou l’oligopolisation des marchés et sensibiliser les gens en dévalorisant cette forme d’enrichissement, par rapport à d’autres formes plus productives et bénéfiques, telles que le travail physique ou manuel « réels ».
Conclusion
La spéculation est un phénomène très répandu, qui touche des secteurs différents, et dont les retombées peuvent être très nocives et déstabilisantes. Par conséquent, l’état doit assumer ses responsabilités, en la contrôlant et la limitant, pour protéger la société contre ses méfaits et ses éventuelles crises qui peuvent s’avérer catastrophiques.